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Charles Dutertre – Illustrateur

BIOGRAPHIE de Charles Dutertre

Charles Dutertre est né à Rennes en 1972 et a fait des études aux beaux-arts de Cherbourg et de Rennes. Il travaille depuis 1997 pour Ouest-France (jeux pour enfants et illustrations d’articles). Il collabore avec Bayard Presse (Astrapi, J’aime lire et images docs) et participe aussi à une revue de bande dessinée « Patate douce » éditée par le Potager Moderne et réalise sa première bande dessinée en 2004, « Pirouette », parue chez le même éditeur.

Site internet : http://www.charles-dutertre.fr

Facebook : https://www.facebook.com/charles.dutertre.5

You Tube : https://www.youtube.com/watch?v=yXwuVyOwRxE : Charles Dutertre évoque les deux derniers ouvrages qu’il vient d’illustrer :
– Mon chien, Dieu et les Pokétrucs : écrit par Myren Duval
– La brigade du silence : écrit par Alex Cousseau, à paraître en octobre 2018

Ouest-France – 16/08/2016 : Charles Dutertre ne gomme jamais…Laétitia Hélary

L’illustrateur breton vient de publier un imagier pour les amoureux de la Bretagne, en surfant sur les stéréotypes. On imagine parfois que les artistes créent la nuit, se lèvent tard, se moquent des horaires… Pas Charles Dutertre. Chaque matin, à 8 h, après le départ de ses trois enfants à l’école, l’illustrateur s’installe à son bureau, dans une maison silencieuse, près de Nantes. « Pendant mes horaires de travail, je ne fais rien dans la maison, c’est une règle absolue ! » Les projets d’illustration ne manquent pas, la lessive attendra… Albums, documentaires, BD… Charles Dutertre publie quatre à cinq livres par an. Parmi ses dernières parutions, Mon imagier de Bretagne, un abécédaire sans texte où il a stylisé, avec sa patte bien à lui, le biniou, le « zef » et la coiffe de la bigoudène. « J’avais envie de surfer avec humour sur les stéréotypes, en utilisant seulement trois couleurs. Je m’amuse à me fixer de nouvelles règles à chaque titre. ».L’illustrateur, né à Rennes, a toujours en tête d’enrichir son style. « Publier un livre n’a rien d’exceptionnel. La difficulté dans ce métier est de durer. » L’un de ses modèles est Raymond Savignac, affichiste des années 1950 : « Son dessin était extrêmement simple, intelligent, avec beaucoup d’humour. Il disait qu’il fallait faire confiance au lecteur. Ne pas vouloir trop en dire. »
Un bijou sur la naissance : Ces idées se retrouvent dans le trait épuré et faussement naïf de Charles Dutertre : « Je ne gomme jamais. Je fais plusieurs crayonnés. Quand je tiens le bon, je le redessine à la table lumineuse. »
Formé aux Beaux-Arts de Rennes et Cherbourg, il a réalisé, dès 1997, des illustrations et des jeux dans dimanche Ouest-France. En 2006, il publie son premier album jeunesse, La première fois que je suis née (Gallimard). Ce petit bijou sur la naissance, écrit par Vincent Cuvellier, s’est vendu à près de 40 000 exemplaires. Aujourd’hui, Charles Dutertre continue d’esquisser l’enfance et s’inspire parfois de son entourage, comme pour la série Louison Mignon (Rouergue), où l’on suit les péripéties d’une fillette chez ses grands-parents agriculteurs. « C’est le surnom de ma fille de 7 ans, Louison. Elle est très dynamique. Un jour, je me suis dit que ça sonnait bien pour un personnage. J’ai griffonné des carnets de croquis et Alex Cousseau a accepté d’écrire les textes. »

Citrouille Hebdo Septembre 2016 : «Charles Dutertre vit, travaille et pense à Saint-Sébastien-sur-Loire – nous dit l’un de ses éditeurs, La Maison est en carton. Dans son petit monastère, il fabrique des ouvrages pour la jeunesse et des livres de bande dessinée. L’homme descendant du songe, il apprécie particulièrement le silence propice à la création…» Un silence que l’illustrateur de Papa qui lit a bien voulu suspendre pour répondre à quelques questions de Clotilde Galland (librairie Les Enfants Terribles).

CLOTILDE GALLAND: Comment choisissez-vous les histoires que vous illustrez?
CHARLES DUTERTRE: Il y a deux possibilités quand je suis amené à illustrer un livre: soit je suis à l’initiative de l’histoire avec l’auteur, soit c’est une commande d’un éditeur. Dans ce second cas, le format du livre est déjà choisi, parce qu’il s’inscrit souvent dans une collection; et l’éditeur, parce qu’il connaît au moins une partie de mon travail, me demande alors souvent de partir sur un de mes styles d’illustration. Le travail de commande est donc assez contraignant. Aussi, comme j’aime m’amuser en travaillant, il faut que le texte me plaise à la première lecture. Et surtout, qu’il soit drôle!
Vous travaillez souvent avec les mêmes auteurs. Est-ce l’occasion pour vous de développer une complicité, une sorte de langage commun?
Quand je travaille directement avec un auteur, Alex Cousseau, par exemple, on se met d’accord sur l’histoire, sur la façon dont les personnages évoluent. Pour l’album Les frères Moustaches, au départ je pensais à une biographie sur la troupe de théâtre «Les frères Moustache». Alex a élargi le propos aux résistants, à ceux qui disent non. Ensuite, pour cet album comme pour nos autres, Alex a écrit l’histoire et moi j’ai cherché un nouveau style d’illustration qui corresponde au mieux à cette histoire que l’on veut raconter ensemble.  Faire un livre avec Alex, c’est jouer au ping-pong, tout peut évoluer et changer tant que le livre n’est pas imprimé!

Papa qui lit est une histoire qui se déroule autour d’un canapé. Cela n’empêche pas l’illustration d’être drôle et dynamique! Y a-t-il des histoires plus difficiles que d’autres à illustrer?
J’ai l’impression que l’histoire Papa qui lit a été écrite pour moi. Ce papa à la Pierre Richard, qui se décide à coucher ses enfants en leur lisant des poèmes de Victor Hugo, et tout ça traîne… c’est tout moi! Heureusement que la maman est là! La seule difficulté pour illustrer ce livre a effectivement été le fait que l’histoire se passe sur un canapé, et qu’il fallait trouver des astuces pour éviter de toujours répéter les mêmes images.

Vos divers registres d’illustration vont du dépouillé au très orné, de Louison mignon au Roi qui n’avait rien  C’est toujours l’histoire qui dicte ce choix. Dans Le chat qui est chien, notre tout dernier livre avec Alex, qui vient de paraître au Rouergue, le chat se regarde dans la rivière et voit son reflet dans l’eau. Il se voit chat et voudrait être chien. J’ai construit l’image en symétrie. Et j’ai décidé d’illustrer tout le livre avec cette contrainte, la symétrie, pour la composition de l’image, les personnages, etc.

Quelles sont vos maîtres, si vous en avez?   J’en ai plein: Tomi Ungerer, Georges Lemoine, Quentin Blake… Mais je veux surtout parler de celui qui est mon maître depuis deux jours: Richard Thompson et son Cul de sac. Il raconte des histoires courtes de gamins dans une banlieue américaine. Fragile, beau et drôle à la fois…

Une dernière question un peu intéressée: l’album Pirouette va-t-il enfin être réédité?
 J’aimerais bien que Pirouette soit réédité, parce que c’est sans doute mon livre le plus personnel… En attendant, je travaille avec Alex sur un projet d’album, avec des oiseaux, des chats et aussi Churchill. On est en train de faire l’histoire, avec une seule idée: qu’elle soit drôle!

Churchill. On est en train de faire l’histoire, avec une seule idée: qu’elle soit drôle!: qu’elle soit drôle!

 

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